Pourquoi faut-il que ça tourne au vinaigre dès qu’ils sont ensemble ?
Nous les aimons tous les deux… Ils sont frère et sœur…
Franchement, ils pourraient faire un effort !
Eh oui ! Ces conflits à répétition nous ébranlent. Nous nous sentons impuissants et démunis !
Devant les cris, la violence physique et/ou verbale, la tentation est grande de les séparer manu militari et de les envoyer chacun dans sa chambre. Ou de les passer à la questionnette pour en découdre et comprendre ce qui a mis le feu aux poudres !
Mais au fait… A qui appartient le problème ?
L’option du repli dans la chambre peut à première vue paraitre la bonne... Le calme est revenu, le - notre - problème est résolu... Vraiment ?... Pure illusion !
Frustrés et humiliés tous les deux, ils recommenceront à la première occasion, et sans rien avoir réglé du tout.
Quant à tenter d’arbitrer... Une fausse bonne idée… Nous demandons des explications sur ce qui s’est passé, nous les écoutons nous exposer leur point de vue pour débrouiller l’affaire…
Nous n’étions pas présents… Avons-nous vraiment à juger et à démêler le vrai du faux ? Les enfants attendent que nous trouvions la solution…
Déterminer qui a tort ou raison est très risqué et peut être source de violences futures.
Ce différend est bien le leur et il leur appartient de le résoudre ensemble.
La solution doit être leur solution ! Car oui, ce problème de mésentente leur appartient et ils vont devoir le résoudre ensemble. Seuls ? Non ! Le plus fort pourrait imposer sa loi… Ils vont avoir besoin d’être épaulés. Et c'est en tant que médiateur que nous allons pouvoir les aider.
Rappelons-nous que le conflit est l’expression de besoins ou de points de vue différents. Sa résolution devra passer par un peu de réflexion et de créativité et pour être recevable, devra satisfaire les deux parties. La clé ici étant le respect.
Le rôle du parent médiateur
Il s’agit de les aider à s’écouter l’un l’autre.
En cas de dispute, on peut commencer par leur proposer notre aide et leur demander s’ils peuvent ou non se débrouiller seuls pour résoudre leur problème.
Puis, préciser les règles : "pas d’insulte, chacun parle à son tour (bâton de parole en mains, cuillère en bois, caillou…)".
En tant que médiateur, nous sommes là pour les aider à s’écouter pleinement et trouver une solution ensemble. On leur demande de reformuler. Celui qui écoute reformule ce que dit l’autre enfant, pour vérifier qu’il a bien compris ce qu’il est en train de vivre…Jusqu’à ce qu’ils trouvent une solution ensemble, qui convienne à chacun. Le parent médiateur est aussi là pour accueillir les émotions.
La plupart des disputes sont dues à un manque de compétence émotionnelle : les enfants ne savent pas encore exprimer clairement leurs émotions ou leurs besoins. Nous sommes en quelque sorte leur auxiliaire et permettons ainsi à chacun des enfants d’exprimer ce qu’il ressent, ce dont il a besoin ou ce qui ne lui convient pas…
Se sentir reconnu lui permettra d’être partie prenante et de trouver sa ou ses solutions par lui-même.
Ne fuyons pas, ne cherchons plus à savoir qui a raison. Mais soyons patients.
Privilégions lien et compréhension.!
Même si les voir se déchirer peut-être douloureux et rentrer en écho avec des difficultés ou des conflits en lien avec notre propre enfance…
Même si cela prend un peu de temps… Persévérons et dépassons nos erreurs.
Le jeu en vaut vraiment la chandelle.
~Cela n’a pas fonctionné ? Je réessaie. ~
~Je suis trop énervé.e ? Allez vite, je m’isole et je respire. ~ ...
Apprenons peu à peu à nous ouvrir à une nouvelle dimension de la relation.
En référence aux principes de base de l’écoute active. Approche de Thomas Gordon.
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